Quelques questions à Sophie Demange

Oh happy day ! Heureuse de partager avec vous aujourd’hui mon interview de Sophie Demange, autrice de Les Bouchères dont je vous parlais ici en grand bien ! Rouennaise, comme votre humble servante…

C’est votre premier roman publié, mais aviez-vous déjà aiguisé votre plume avant, à travers l’écriture d’autres histoires ?


Non, pas vraiment. J’ai plusieurs fois tenté d’écrire mais sans jamais aller au bout. Pendant ma deuxième grossesse, j’ai écrit de la poésie, avec la publication dans une revue de deux poèmes. Mais c’est tout. Après je me suis complètement arrêtée d’écrire, je me suis éloignée de la littérature. Mais la nécessité d’écrire est revenue de manière fulgurante il y a quatre ans.

Pouvez-vous nous parler de l’histoire de votre histoire ? Qu’est-ce qui vous l’a inspirée ?


Mon parcours professionnel auprès des personnes les plus vulnérables a fortement inspiré mes personnages. Travailler en protection de l’enfance a été pour moi un électrochoc. Et évidemment, mon histoire de femme a aussi nourri ma colère, un feu intérieur, l’envie d’hurler.

L’idée de mettre en scène des bouchères comme justicières vous est-elle apparue tout de suite ?


Oui, dès le départ, j’ai voulu créer des héroïnes qui, un peu à la manière des Cat’s eyes (le dessin animé fétiche de mon enfance) se rendraient justice elle-même.


Teniez-vous à ce que votre roman ait lieu à Rouen, votre ville natale ? Si oui, pourquoi ?


Je suis née à Rouen sans l’avoir choisi et de la même façon je n’ai pas choisi Rouen pour le roman, la ville s’est imposée à moi dans le réalisme de l’écriture.


Dans ce roman, on ne fait pas que balancer son porc, on lui règle son compte à coup de couteau bien aiguisé. Pensez-vous que la meilleure des justices est-celle que l’on se fait soi-même ?


Non, je ne le pense pas du tout. Mais par contre, la fiction elle me semble être un excellent moyen de se rendre justice et surtout d’exprimer sa colère !

De Anne, Michèle ou Stacey, quel est le personnage dont vous vous sentez le plus proche ?


Je suis plus proche de la personnalité de Stacey… Pourtant mon terreau familial me ramène davantage à Anne ; enfin, je connais très bien Michèle… Bref, elles portent finalement toutes les trois les initiales de mon prénom et nom de famille, le vrai : ASM 😉

Quelles sont les autrices dans lesquelles vous vous reconnaissez ?

J’en admire plein, mais de là à me reconnaitre (il faudrait déjà que j’arrive à me reconnaître comme autrice et il y a encore du chemin !). Je suis éclectique dans mes goûts alors je vais vous citer : Lucia Berlin, Toni Morrison, Jane Eyre, Annie Ernaux, Simone de Beauvoir, Delphine De Vigan, Fred Vargas, Anna Hope, Emma Becker… et bien sûr Virginie Despentes.

Le 8 mars, on a brandi les écrits de Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Ovidie ou encore Titiou Lecoq. Bookstagram brandit également votre roman. Qu’est-ce que cela vous fait ?


Trop fière ! Mais aussi soulagée d’avoir pu faire passer un message.

Déjà des idées, des envies, pour votre prochain roman ?


Oui, je n’ai pas encore tout lâché sur les bouchères, notamment sur le sujet de la protection de l’enfance et de la prostitution. Donc j’aimerais que mon prochain roman soit sur ce sujet.

Votre dernier coup de cœur ?


Lait et miel de Rupi Kaur, et j’ai eu un petit faible pour Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette.

Merci infiniment à Sophie Demange d’avoir répondu à mes questions !